mercredi 10 avril 2013

Annabel un roman costaud de Kathleen Winter


L’auteur canadienne, Kathleen Winter publie un roman intriguant sur un enfant qui n’est ni fille ni garçon. Poignant.



Nous sommes en l’an de grâce1968. Un petit village du Labrador. C’est le grand Nord, le froid, la neige, la  blancheur immaculée. Et c’est dans ce décor que voit le jour un enfant qui va devenir l’attraction parfaite des alentours. Il n’est pas un garçon. Ce n’est pas non plus une fille. Il est les deux, par la bonne grâce de la nature.  Ce sont donc les parents qui décident de trancher. On le prénomme Wayne et il est un garçon pour l’entourage. Mais lui grandit et il voit les choses différemment. La femme en lui parle aussi. Elle a une voix lancinante qui veut et qui va s’exprimer. 

C’est un tour de force d’une extrême complexité qui est offert ici par Kathleen Winter. Une plongée en spéléologue de l’âme pour livrer un beau livre sur l’identité et ses contours souvent effilochés. La question qui nous poursuit tout au long de la ,lecture, c’est cette volonté des uns et des autres à vouloir camper un rôle alors que leur identité est toute autre. Renoncer à soi-même pour complaire à un impératif social aussi débile soit-il, c’est là le crime majeur contre qui nous sommes. 

Au-delà de cette allégorie des deux en un homme et femme, c’est tout le désir des humains à devenir qui ils sont qui est posé ici comme substrat de base pour un roman d’une  grande profondeur. Sans malice ni voyeurisme aucun, c’est une histoire humaine, trop humaine qui est donnée à méditer.

 
Editions Christian Bourgois. 

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