mercredi 17 avril 2013

Chronique du classique des mers et des monts de Gao Xingjian


Cette pièce de théâtre met en scène des dieux et des déesses issus de la mythologie chinoise. En proie aux vices humains, ils sont à la fois jaloux, vaniteux et cruels. 




Chronique du classique des mers et des monts est une pièce qui a été jouée entre 2008 et 2010 à Hong-Kong. Le Prix Nobel chinois, Gao Xingjian y laisse libre court à un paganisme haut en couleur. Il s’agit là de figures mythiques empruntes de fantastique.  Tout un bestiaire très sélectif qui va du buffle unijambiste au serpent à tête humaine en passant par des corbeaux d'or et des oiseaux aux couleurs chatoyantes. De quoi égayer tout ce beau monde où les divinités, mâles et femelles se livrent à quelques facéties tout ce qu’il y a de plus humain. Finalement, les dieux sont modelés dans  cette mythologie sur le modèle des hommes. Ils sont fous, fourbes, mesquins, ringards, menteurs, colériques et touchants. Leurs préoccupations sont celles qui vont se lever du lit vous et moi. Ils complotent, ont des désirs, rêvent à des jours meilleurs. Ces divinités tutélaires sont tout aussi perdues que les humains. Mais dans leur joie, elles gardent une part d’innocence qui manque cruellement aux uns et aux autres. Gao Xingjian livre ici une métaphore païenne de l’existence humaine. Dieu ou les dieux sont un modèle à atteindre, une volonté de puissance, qui doit garder une parcelle de faiblesse pour correspondre au moule originel, l’Homme.


Editions du Seuil. 

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