jeudi 11 avril 2013

Les Possédés de Fedor Dostoeïvski


Roman prophétique, les Possédés de Dostoïevski avait anticipé la ruine des valeurs dans un monde anarchique, en proie à tous les types de terrorisme.



La confession de Stavroguine restera dans les annales de la littérature universelle comme l’un des plus marquants passages où l’on résume la condition humaine entre désespoir, dépassement de soi, horreur et volonté d’être meilleur. «Est-il possible de croire? Sérieusement et effectivement? Tout est là. » Stavroguine se lance dans une longue chevauchée verbale pour justifier ses travers, cautionner le mal ou réinventer une nouvelle morale faussement pieuse. Personnage complexe, il n’a aucune limite. 

Seul Dieu lui sert de frein. Et encore. Dans la même panoplie des figures archétypales, on trouve Kirilov qui aura lancé à son insu, selon la formule d’Albert Camus, le suicide philosophique. Il y a Chatov aussi, personnage intriguant. Tous ces personnages sont possédés par un démon. Il y a d’abord le socialisme athée, ensuite le nihilisme révolutionnaire et enfin la superstition religieuse. Dostoïevski nous met face à trois idéologies qui sont très éloignées des limites de la condition humaine. Du coup, elles sont toutes incapables de rendre compte de l'homme et de la société et appellent un terrorisme destructeur.

Sombre tragédie d'amour et de mort, Les Possédés sont l'incarnation géniale des doutes et des angoisses de Dostoïevski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. Dès 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXè et XXI è siècles.
Editions Gallimard.

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